Dossier hiver : Bien gérer son énergie

Van énergie

L’autonomie est au cœur des voyages. Mais en hiver, elle est d’autant plus importante avec les besoins qui s’envolent. Voici toutes les astuces qui vont vous permettre de la maitriser et de l’augmenter pendant la période froide.

Le gaz

Si tout passe par le gaz dans votre fourgon (chauffage s’il n’est pas assuré par le carburant, chauffe-eau, plaque de cuisson), il est important de bien anticiper votre séjour. En haute montagne, par exemple, une bouteille de 13 kg peut se vider en 3 ou 4 jours. Si cela ne pose pas de problème en France (on trouve des bouteilles dans toutes les stations), la chose peut vite devenir un casse-tête à l’étranger. Le propane n’est pas forcément disponible et les raccords sont différents…Il faut donc prévoir une/des bouteille(s) en conséquence. Narbonne Accessoires propose aussi un kit spécifique qui contient plusieurs adaptateurs internationaux (148€). Il existe par ailleurs une autre astuce en passant du gaz classique au GPL. Si vous êtes équipé d’un détendeur de 30mb, la chose est facilitée, il suffit d’installer une bouteille de GPL (mélange de propane et de butane) sans toucher à l’installation d’origine. Il faudra tout de même prévoir un pré-filtre à gaz avant le détendeur pour bloquer les impuretés qui pourraient endommager vos équipements (48€ chez Truma). Notez qu’il y a en plus quelques normes à respecter, notamment au niveau du remplissage. En station, celui-ci ne peut se faire que par l’extérieur, comme avec du carburant classique. Gardez aussi à l’esprit que certains pays proposent peu de GPL (Finlande, Islande). Si vous avez un doute sur la disponibilité en gaz durant le voyage, apportez une bouteille de propane en guise de secours. Enfin, le GPL peut avoir quelques limites par température très froide en raison de sa composition en Butane qui n’est plus utilisable en dessous de 0°. Rassurez-vous, comme il contient aussi du Propane (qui résiste à -40°), il reste utilisable en moyenne jusqu’à -20°.

Energie van

L’eau

Estimer ses besoins en eau n’est pas chose aisée. Avec 100 litres, un couple peut être autonome 2, 3, ou 4 jours. Tout dépend des personnes, du temps que chacun passe sous la douche, de la manière de faire la vaisselle et bien évidemment du nombre de voyageurs. Au bout d’un certain temps, une famille aura connaissance de ses besoins journaliers et pourra ajuster sa consommation et son autonomie pour chaque voyage. Avant d’opter pour un équipement supérieur, assurez-vous d’avoir une consommation rationnelle (couper l’eau pour se savonner, utiliser un verre d’eau pour se laver les dents), c’est le premier critère pour maximiser l’autonomie. Si malgré tout les réserves prévues par l’aménageur ne suffisent pas, ne désespérez pas, des solutions existent. Les accessoiristes proposent des réservoirs supplémentaires à des prix tout à fait attractifs. Il faut par exemple compter moins de 70 euros pour un modèle de 54 litres, 110 euros pour un modèle de 105 litres. Assurez-vous qu’il s’agisse bien d’un réservoir de qualité alimentaire (même si vous ne buvez pas l’eau du robinet). Il faudra ensuite se livrer à une petite modification de l’installation (le mieux est de disposer le nouveau réservoir sous le lit pour limiter le raccord des tuyaux) et prévoir un second réservoir pour les eaux usées (celui d’origine ne peut pas contenir le surplus). Enfin, n’oubliez pas le facteur poids ! Sachant qu’1 litre d’eau équivaut à 1 kg, il est important de choisir le bon format de réservoir afin de bénéficier d’une charge autorisée encore confortable.

Van énergie

L’électricité

Sans électricité, impossible de faire fonctionner la majorité de son installation. Pour savoir si l’énergie dont on dispose est suffisante, il faut se livrer à un calcul en additionnant la consommation de ses appareils en fonction de leur durée d’utilisation. Si une télévision consomme 50w/h (mention au dos de l’appareil), cela représente 50/12= 4,16 A pour une heure d’utilisation. Il reste à procéder de la même manière pour tous les appareils et reporter leur consommation sur 24 Heures. N’oubliez pas que l’on consomme plus en hiver (il faut presque multiplier par deux) alors que le fait de rouler 1h recharge la batterie de service de l’ordre de 6 Ah à 10 Ah (tout dépend bien sûr de la batterie et de l’alternateur). En plus du calcul, laissez-vous une marge de sécurité, il est impératif de ne jamais descendre sous les 50% de charge de la batterie au risque de diminuer le nombre de cycles et de réduire sa durée de vie. Si vous avez peur de commettre une erreur, le site www.trafic-amenage.com a mis en ligne un outil pratique qui calcule automatiquement votre consommation en fonction de vos équipements. En remplissant tous les champs (éclairage, pompe à eau, réfrigérateur…), en mentionnant leur utilisation et leur puissance, le site vous indique la batterie dont vous avez besoin et combien de jours elle peut tenir sans se décharger. Ça se passe sur www.trafic-amenage.com/physique/electricite-autonomie.html. Une autre solution est aussi de rencontrer un spécialiste de votre région qui pourra réaliser un bilan énergétique complet. Si l’installation d’origine ne suffit plus, plusieurs solutions s’offrent alors à vous.

Doper sa batterie

Tout d’abord, on peut agir directement sur la batterie. Généralement, elle possède une capacité de 105 Ah, mais elle peut être remplacée par un modèle plus costaud (entre 500 et 600€ pour 165 Ah, entre 650 et 750 euros pour 220 Ah). On est toujours sur une seule batterie, aucune adaptation n’est nécessaire, mais la nouvelle venue peut être fastidieuse à mettre en place (on dépasse souvent les 50 kg). Il est aussi possible d’ajouter une seconde batterie, mais le branchement doit obligatoirement se faire en parallèle pour que les capacités s’additionnent (et pas les tensions). Un coupleur/séparateur permet par ailleurs de passer de l’une à l’autre : il peut être manuel (c’est vous qui basculez de l’une à l’autre via une manette mécanique) ou automatique. C’est cette dernière solution qui est généralement privilégiée. Le système choisit lui-même la batterie en fonction des besoins et protège l’autre en cas de court circuit. Cela évite que les deux batteries se déchargent en même temps. Si vous ne souhaitez pas vous équiper d’un tel système, choisissez impérativement deux batteries identiques en capacité, en tension et surtout dans le même état. En cas d’écart de tension ou de différence de potentiel, la batterie ayant une tension plus élevée se décharge sur l’autre.

 

Les panneaux solaires

Sans changer la batterie, il est aussi possible de maximiser sa recharge et ainsi profiter plus longtemps de ses appareils électriques. Dans cette optique, les panneaux solaires peuvent constituer un excellent choix. Bien sûr, avec l’installation cela nécessite un certain coût, mais l’achat est vite rentabilisé, car l’énergie est 100% gratuite. La sécurité est par ailleurs parfaitement assurée grâce aux différentes dispositions qui contrôlent la tension et l’intensité. En plus, si vous changez de fourgon au bout de quelques années, mais que vos panneaux sont toujours fonctionnels, vous pouvez les réutiliser. Il s’agit donc d’un investissement sur le long terme. Pour les fourgons, la tension nominale doit être de 12 ou 24 V (deux panneaux de 12V montés en série). La puissance nominale, elle, correspond à la puissance maximum que le panneau solaire peut fournir. Il faut ensuite étudier l’intensité de « court circuit » qui indique l’énergie maximale que peut délivrer le panneau. On choisira ensuite le régulateur le plus adapté. D’autres paramètres sont aussi à prendre en considération comme la tension de charge (qui délivre la puissance maximum réelle par un ensoleillement optimal) ou encore l’intensité de charge (intensité que l’on observe à la tension de charge). Si les panneaux solaires sont de plus en plus efficaces, il demeure toutefois impossible d’alimenter ses équipements uniquement à l’aide de l’énergie solaire toute l’année. En hiver ou par temps couvert, l’efficacité est relative. Vous l’aurez compris, le but des panneaux solaire n’est pas d’alimenter les équipements électriques, mais de favoriser la recharge de la batterie et de la préserver.

Le groupe électrogène

Pour soulager la batterie, il est possible d’utiliser un groupe électrogène. Surtout si l’on va séjourner dans un endroit dont les équipements font défaut. Reste à trouver le bon modèle ! Cela démarre à 100 euros dans les magasins de bricolage pour vite atteindre les 2 500 euros. Les modèles les plus chers sont en général équipés de moteur Honda et proposent surtout une parfaite régulation du courant. Sur un fourgon, c’est très important. La tension fournie doit toujours être constante au risque de griller tous vos appareils électriques. Mais là encore, tous les fabricants n’ont pas la même notion de « régulation ». Seuls les modèles haut de gamme offrent une « vraie » stabilité de courant. Mais le point négatif avec le groupe électrogène, c’est son bruit excessif qui se situe aux alentours des 90 Db. Impossible de s’en servir en pleine nuit sur une aire service sans réveiller les voisins. Forts de ce constat, certains ont développé des chargeurs qui fonctionnent comme un groupe électrogène, mais avec une recharge ultra rapide pour un bruit contenu. Le modèle Bullpower, par exemple, promet une recharge de 40A en moins d’une heure à 53 Db. Comptez entre 1 600 et 1 800 euros en fonction des modèles.

Chargeur au gaz, ou pile à combustible… d’autres solutions alternatives

Si votre autonomie en gaz est suffisante, mais que vous avez besoin de beaucoup d’électricité au quotidien, sachez qu’il existe des chargeurs (type Telair Eco Energy) qui fonctionnent au gaz. Une fois monté, le système est autonome. Quand la batterie descend sous les 12V, le chargeur se met en route et se coupe une fois le seuil de 14,5V atteint. Si dans l’absolu il n’est pas nécessaire d’ajouter une seconde bouteille de gaz (le système puise directement dans celle du fourgon), l’installation doit être réalisée par un professionnel, notamment pour assurer que les gaz brûlés soient parfaitement évacués. Affiché à 3 500 euros, le modèle Telair Eco Energy fait figure de référence en fourgon et possède de multiples modes. La position lièvre correspond à un fonctionnement classique alors que la position tortue permet une charge optimisée en fonction de l’état de la batterie. La position montagne, elle, permet de faire fonctionner le chargeur au-delà de 1500 m d’altitude. Vrai bijou de technologie, la pile à combustible (à ne pas confondre avec la pile à hydrogène) garantit une belle autonomie avec une recharge automatique et silencieuse. Le courant se crée directement grâce à la réaction entre le méthanol et l’oxygène de l’air ambiant. Là encore, le système est autonome et entre en action dès que la tension tombe à 12,5V et s’arrête quand la batterie est de nouveau pleine. Comme il n’y a aucune pièce mécanique en mouvement, le silence est absolu. Aucun entretien n’est par ailleurs nécessaire, il suffit de changer la bouteille de méthanol quand celle-ci est vide. Efoy reste la référence en la matière et propose trois niveaux de puissance : 40, 72 et 105 W. Si le prix peut refroidir (4 280 euros pour une puissance de 72 W), l’achat est vite amorti pour les baroudeurs.