Voyager avec son animal de compagnie: mode d’emploi

Le déconfinement étant acté, on peut songer aux vacances en famille dont les animaux à quatre pattes demeurent des membres à part entière. Pour autant, il convient d’observer certaines règles pour que l’expérience soit profitable à tous. Des petits réflexes aux documents vétérinaires, voici ce qu’il faut savoir.

Avant le départ

Vaccins, passeport, identification : tout doit être en règle.

Un voyage doit d’abord se préparer. La première chose est de s’assurer que votre animal est bien en règle. Si vous quittez la France, mais que vous restez dans l’Union européenne, votre chien (ou chat) doit être âgé de plus de 3 mois et être à jour avec la vaccination antirabique (plus de 21 jours et moins d’un an). Dans le cas des rappels, la périodicité doit être celle reconnue par l’État membre dans lequel ils ont été réalisés. La durée de validité de la vaccination dépend du vaccin utilisé et du pays dans lequel celle-ci a été pratiquée et peut être supérieure à un an. Il est donc important de prendre systématiquement dans vos valises son passeport européen qui prouve la  vaccination, mais indique la description de l’animal, le nom et l’adresse du propriétaire. L’identification est elle aussi répertoriée, le chien doit impérativement être identifié avec une  puce électronique. Attention, depuis le 3 juillet 2011, le tatouage n’est plus l’unique moyen d’identification autorisé pour voyager à l’intérieur de la Communauté européenne. Les États membres exigent le transpondeur électronique (micropuce) implanté en sous-cutané par le vétérinaire. Avant de prendre la route, renseignez-vous sur les conditions d’admission du pays que vous comptez visiter. Pour les animaux de moins de 3 mois, il faut au préalable en informer le pays de destination pour être certain qu’il l’accepte (ce n’est pas le cas de tous). Si la législation européenne a uniformisé les critères d’entrée, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède et la Finlande demandent en plus un traitement contre les vers plats. Il doit être administré entre 24 et 120 heures avant l’entrée sur leur territoire et vous devrez le justifier avec une attestation établie par le vétérinaire. Dans le cas où vous prévoyiez de partir à l’extérieur de l’Union européenne, chaque pays fixe ses propres conditions d’admission. N’hésitez pas à solliciter les conseils auprès du consulat ou de l’ambassade du pays concerné. Vous l’aurez compris, il est important de s’assurer longtemps à l’avance que votre animal est en règle pour voyager. Si ce n’est pas le cas, il pourra être placé en quarantaine jusqu’à ce qu’il satisfasse aux exigences sanitaires ou renvoyé dans son pays de provenance. Enfin, un animal peut commettre des dégâts inattendus. Il doit figurer dans votre contrat d’assurance pour que la responsabilité civile puisse s’appliquer.

Habituez votre animal avant de partir.

Ne prenez pas la route sans avoir familiarisé votre animal avec le fourgon. Nos amis à 4 pattes sont stressés (parfois plus que les humains) et sont très sensibles au changement d’environnement. Si vous l’installez dans un véhicule (alors qu’il a pris l’habitude de rester à la maison) et que vous traversez la France, il sera fortement incommodé. Cela peut se traduire par de petites attaques de paniques, des bêtises, des nausées et plus généralement un comportement inhabituel. Rassurez-vous, cela ne veut pas dire que votre animal est incapable de voyager. Il faut simplement l’habituer pour le rassurer. Plus il sera jeune, plus vous aurez de chances d’en faire un parfait globe-trotteur. Quelques mois avant de partir, faites-lui visiter le fourgon régulièrement. Il fera connaissance avec cet environnement en reniflant chaque m2, voire en marquant son territoire. Si cette réaction est fortement déplaisante, elle indique toutefois que l’animal s’est approprié les lieux. N’hésitez pas à l’emmener sur de courts trajets à bord du fourgon aussi souvent que possible. Cela permettra de le familiariser avec la conduite. Enfin, faites-le dormir de temps en temps dans le véhicule avant le grand départ. C’est de loin la meilleure solution pour qu’il se familiarise avec sa prochaine habitation de vacances. Si en amont le travail a bien été fait, quand vous partirez il montera de lui même et s’installera à la place qu’il avait trouvée quelques semaines en arrière. Tout au long du séjour, conservez les mêmes habitudes qu’à la maison. Le mieux est de le laisser dormir dans son panier habituel et d’emmener ses jouets. Cela constitue pour lui de vrais points de repère avec cet environnement qui reste familier. De la sorte, il ne sera pas stressé et passera lui aussi de bonnes vacances !

Pendant le voyage

La place de l’animal est très importante pendant que vous voyagez. Il en va de sa sécurité et de la vôtre. Assurez-vous qu’il ne déambule pas dans le fourgon. Il ne devra jamais venir dans la cabine de pilotage, au risque de passer sous les pédales pour vous gêner dans vos manœuvres ou pire, créer un accident ! S’il est sur un meuble, il sera projeté vers l’avant en cas de coup de frein brutal. Les conséquences peuvent être dramatiques, il peut se blesser et devient un projectile pour les occupants. Préférez donc le faire voyager au sol tout en canalisant son espace de vie afin d’éviter qu’il ne soit incommodé par les mouvements de caisse. Pour le confort et la sécurité de tous, le harnais de sécurité est la bonne formule à adopter. Moyennant une trentaine d’euros, il permet de maintenir l’animal sur la banquette. La boucle de ceinture universelle est adaptée à la majorité des fourgons. Le harnais est réglable, résistant et respecte les peaux les plus sensibles. La sangle de poitrine est légèrement rembourrée. Rassurez-vous, le chien n’est pas plaqué aux sièges comme nous, il peut tout à fait se coucher, se mettre en boule et profitez des câlins des maîtres. Si le voyage peut être long pour les enfants, il en va autant pour votre animal. Prenez le temps d’arriver, marquer un maximum de pauses en nature. Cela permettra à tout le monde de se dégourdir les jambes et d’admirer le paysage. Votre chien en a aussi besoin. S’il écoute à la perfection, que l’endroit n’est pas près d’une route à fort passage, vous pourrez le lâcher et le laisser se défouler. En cas de doute, maintenez-le en laisse, les enfants pourront même courir avec lui. Pensez à proposer régulièrement à boire à votre animal (toutes les heures, pas seulement pendant les pauses) afin d’éviter une éventuelle déshydratation (voir notre encadré). Les moments de pause doivent ainsi constituer un bol d’oxygène pour tous. Laissez-vous un temps généreux. Cela peut aussi être l’occasion de faire une rapide sieste pour le conducteur. Après tout, c’est aussi ça les vacances !

En vacances

Une fois arrivé à destination, vous comprendrez très vite que votre animal n’est pas le bienvenu partout (plages, restaurants, musées…). Il faut donc faire des concessions et composer vos journées avec lui. Dans les villages, en nature, à la terrasse d’un café, cela ne pose pas de problème. Pour entrer dans un magasin, un parent devra systématiquement rester avec lui dehors, c’est une habitude à prendre. Sur les aires de stationnement, éviter de le laisser déambuler au risque d’incommoder les autres voyageurs. Vous pouvez aussi le laisser dans le véhicule pour des balades où il lui sera difficile d’aller à condition que sa sécurité et son confort soient assurés. Le fourgon doit bien évidemment être garé à l’ombre, mais anticipez le déplacement du soleil ! La situation peut vite changer et l’habitacle rapidement se transformer en fournaise. Cela peut être fatal. Ne le laissez donc jamais seul trop longtemps dans le véhicule fermé. Pensez aussi à l’aération et à laisser une généreuse gamelle d’eau froide en libre accès !