Découverte : Un road-trip de 30 jours en Mongolie au volant d’un Transporter T4 de 1998

Au cours de leur road-trip, qui les a mené jusqu’en Asie du Sud-Est, Aubin Autret et Hélène Cornebois ont traversé la Mongolie. Ils nous racontent cette étape féerique au Pays du Ciel Bleu. 

« Cela fait 5 mois que nous sommes partis de France et depuis 30 jours, nous découvrons la Mongolie. Nous franchissons la frontière russo-mongole le 4 août 2018. Il nous aura fallu 7 heures pour traverser les deux postes de douane. À la sortie de la frontière, nous prenons deux hommes, des locaux que nous déposons à Olgiy, notre première ville mongole tout à l’Ouest du pays. Ils nous évitent les bakchich demandés par les militaires à l’entrée du pays, et l’un d’eux nous accompagne acheter une carte SIM. Il est déjà 18 heures et on a encore 250 kilomètres à parcourir avant d’atteindre la ville de Khovd, où l’on doit récupérer Aurélien Autret et sa copine Marie à l’aéroport le lendemain matin. La route est goudronnée, cela semble facile, on passe devant un superbe lac, où l’on s’arrête pour une petite baignade et décidons de nous y arrêter pour la nuit. Il nous reste 170 kilomètres à faire pour les récupérer à 9 heures. On met le réveil à 5 heures du matin. Le jour n’est pas encore levé, nous oui. On reprend la route goudronnée qui malheureusement ne le reste pas longtemps pour cause de travaux. Pour faire 170 kilomètres de piste, il faut 3h30… mais verrons un superbe levé du soleil. Tout frais tout beaux, Aurélien et Marie sont là à attendre. C’est génial de retrouver de la famille, venue d’aussi loin pour nous voir ! C’est parti, on a 10 jours en leur compagnie pour parcourir 1 500 kilomètres jusqu’à Oulan-Bator. Nous filons vers l’Est, à la rencontre de l’immense lac salin Hyargas où l’on se baigne dans ses eaux translucides. Puis nous empruntons une piste sensée rallier le lac à la ville d’Ouliastaï. Commence alors une belle traversée fantastique, comme on aime les appeler, de celles qui sont dures mais qui nous offre plein de surprises. On roule beaucoup de temps par jour pour respecter le timing mais on traverse des paysages incroyables et si différents les uns des autres : des lacs, des steppes, des montagnes, des dunes de sable, des rivières,… peuplés de troupeaux de chameaux, de chevaux, de yaks, de chèvres et de moutons et quelques yourtes. Ces 300 kilomètres de piste auront eu raison des suspensions arrières de notre Transporter T4 de 1998, qui n’est pas un modèle tout-terrain. Cela rend la balade moins agréable pour les passagers, rebondissant au moindre petit creux ! Quelques meubles auront besoin d’être réparés aussi. Le temps est régulièrement orageux, offrant des couleurs et contrastes à nous en ravir les pupilles.

Des nuits orageuses, puis la neige

Après Ouliastaï, nous prenons la direction de Tsetserleg, faisons un arrêt aux abords du lac Blanc, zone volcanique où nous grimpons jusqu’au sommet du cratère du volcan Khorgo, très impressionnant. Cette nuit, la tempête bat son plein, offrant de violentes rafales et averses de pluie et faisant chuter la température à 4 degrés. Au petit matin, Aurélien et Marie ont survécu à leur nuit en tente et il y a de la neige sur les sommets alentours. La vallée d’Orkhon nous montre ses vertes collines jusqu’au lac Olgii où le beau temps revient. Deux cavaliers curieux nous rendent tour à tour visite un matin, s’asseyant en tailleur à quelques mètres de nous. On leur offre du jus de pomme et des nougats ! Puis nous empruntons une piste pour 60 kilomètres, qui nous permet de faire une randonnée à 1 930 mètres d’altitude, de découvrir les ovoo mongols et le temple bouddhiste d’Erdiin Khambiin. Le 13 août 2018, nous voici à Oulan-Bator, capitale polluée dans laquelle il y a énormément de circulation. Nous parcourons les artères principales à pied, puis les ramenons en fin de journée à l’aéroport, la fin d’une belle épopée en leur compagnie ! Nous élisons domicile à l’Oasis Guesthouse dans Oulan-Bator pour 5 jours, le temps de changer des silent-block sur le van, de faire les démarches pour notre demande de visa russe et de prendre pas mal d’apéros avec de bonnes rencontres faites sur place. Nous repartons le 18 août 2018 plein Sud, à la découverte du désert de Gobi, mais toujours sans suspensions arrières. Après 100 kilomètres de piste et un embourbement, nous découvrons le site spectaculaire de Baga Gazriin Chuluu fait de formations granitiques. Nous usons de la gomme sur les pistes réservées au 4×4 que notre van réussit à franchir, après pas mal d’efforts. Puis nous rejoignons la route asphaltée jusqu’à Dalandzadgad, ville aux portes du Gobi.

Le désert de Gobi et ses décors féériques

Le mythique désert de Gobi nous offrira de multiples paysages auxquels nous ne nous y attendions pas. Nous ne nous renseignons pas plus que ça sur les lieux que nous allons visiter, nous aimons être surpris : pour nous, voyager c’est s’émerveiller de ce que la route nous offre. L’émerveillement meurt lorsque la surprise disparait. Nous commençons par nous enfoncer dans des vallées encaissées menant au Yolin Am Canyon. Courants d’air glacés, petites cascades, fleurs champêtres et pikas (rongeurs de la famille des lapins) nous y attendent. Nous y laissons un pneu, usé jusqu’à la moelle et réussissons à mettre la roue de secours nous-mêmes. Fiers, nous crevons une deuxième fois en ville cette fois le lendemain. Crever sur du goudron en Mongolie, c’est quand même un comble !). Nous nous perdons dans des steppes arides croisant quelques yourtes solitaires, dormons au milieu de nulle part, protégés par un dense plafond d’étoiles. Nous rejoignons Flaming Cliffs, avec ses falaises rouges, cassant la plate monotonie des plaines. Nous les contournons et, hors des pistes balisées et à la boussole, nous entamons une traversée du désert. Nous manquons de nous ensabler, restons ébahis devant des dunes de sable clair et nous étonnons de voir des yourtes dans des environnements aussi hostiles. Nous nous questionnons alors sur le confort dans lequel nous vivons au quotidien.

Les visas russes enfin en poche

Nous remontons sur Oulan-Bator, récupérons nos visas russes sans problème. Comme quoi, il faut se méfier des rumeurs…. Nous en profitons pour changer nos pneus. Nous recroisons la famille Blanchard que l’on a déjà croisée lors de notre périple, voyageant avec leurs deux enfants en camping-car et rencontrons un couple avec leur gros camion jaune 4×4. Nous faisons à cette occasion un gros barbecue tous ensemble. Ce sont de très belles rencontres ! Le gros camion jaune est occupé par Romain, Marienka et leur chien Marius. La trentaine, ils ont monté une association afin d’apporter des fournitures à un orphelinat mongol. Nous resterons 4 jours avec eux, jusqu’au temple bouddhiste Amarbayasgalant Khiid. Logé au creux des montagnes, au fond d’une large vallée et dominant des prairies verdoyantes, il était autrefois occupé par 2 000 moines. À moitié à l’abandon, il dégage aujourd’hui une atmosphère mystique avec ses moulins à prières usés par le temps et ses peintures craquelées. Nous poursuivons ensuite seuls vers le Nord. Le van fait de drôles de bruits, il a souffert des pistes du pays, mais les garagistes mongols nous ont conseillé d’attendre la Russie pour avoir plus de chance de trouver les bonnes pièces. De plus, nous connaissons le problème (grâce aux bons conseils des connaissances en France, ndlr) et savons qu’on peut continuer à rouler comme ça. À mesure que nous nous approchons de la Russie, le paysage verdit et les fleuves s’élargissent. Nous cueillons des cèpes des pins qui s’avéreront délicieux. Nous passons la frontière sans soucis, dans la bonne humeur et la désorganisation la plus totale. Il est 16 heures, nous sommes au lac Goussinoïe. Nous venons de réparer notre gaz, qui faisait des siennes depuis un moment, avec un fil de fer. Demain, nous prenons la direction de Oulan-Oude à la recherche d’un petit garagiste conseillé par des voyageurs croisés en route. Mais c’est une autre histoire… ».

Qui sont Alban et Hélène ?

Albin Autret et Hélène Cornebois résident à Orsay. Âgés respectivement de 26 et 25 ans, ils sont géologues de formation. Ils voyagent à bord d’un Volkswagen Transporter T4 de 1998, 2,5L TDI 88 ch. Leur van a été aménagé par leur soin, avec mise en place d’un lit, de meubles, d’une batterie auxiliaire, d’une pompe à eau, du gaz… Vous pouvez suivre leur périple en Asie sur leur page Facebook.

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